3. Grand Prix 500cc d'Espagne

Rossi, Rossi, Rossi...

L’irréductible italien a de nouveau écrasé la 500 en signant à Jerez sa troisième victoire consécutive. Le pilote Honda a devancé Abe et Crivillé tandis que Jacque, toujours blessé, n’a même pas pris le départ. Jacque forfait, la nouvelle était tombée dès le warm up du matin : Olivier Jacque, souffrant toujours de son avant-bras droit, ne serait pas au départ du grand prix 500. La douleur étant trop forte, «OJ» ne pouvait parcourir qu’un malheureux tour avant de devoir jeter l’éponge. Triste début de saison pour le Français, impuissant et contraint de laisser ses collègues s’entredéchirer sans lui dès les premiers tours. Après une mise en action hésitante, Valentino Rossi récupérait sa première place acquise en qualifications en s’imposant avec autorité aux Japonais Abe et Nakano. Tandis que le jeune Italien semblait parti pour un nouveau one man show, la résistance s’organisait. Ainsi, Abe recollait à la Honda, la Yamaha du Japonais emmenant dans son sillage Loris Capirossi, l’homme le plus rapide en course. Déjà largué, Shinya Nakano emmenait un peloton de battus composé notamment de Roberts, Barros, Biaggi et Ukawa. En tête, la bataille était somptueuse entre Rossi et celui qui était son idole quand l’Italien débarquait en grands prix moto, Norifumi Abe. Face à son père spirituel, «Valentinik» ne s’en laissait pas compter et claquait toutes les portes. A mi-course, le Japonais parvenait quand même à ses fins au prix d’un dépassement à l’intérieur de toute beauté. Dans le même temps, le pouls de la course s’accélérait brutalement. Alex Crivillé, survolté devant son public, se souvenait enfin qu’il avait été champion du monde et entamait une extraordinaire remontée. Barros, Ukawa, Biaggi et Roberts étaient ainsi déposés par la Honda de l’Espagnol, qui reprenait quelques tours plus tard Shinya Nakano ! Les affaires de l’Italie en prenaient un coup quand, à quelques secondes d’intervalle, Capirossi et Biaggi partaient à la faute et se retrouvaient hors jeu pour la victoire… Les deux hommes parvenaient tout de même à reprendre la piste (en 8e et 11e positions) mais devaient laisser leur compatriote Rossi se débrouiller pour la gagne. En délicatesse avec son pneu arrière, le leader du championnat du monde jouait la carte de la sagesse en se tapissant derrière le carénage de la Yamaha de tête pour économiser ses gommes. Bonne pioche pour l’Italien, qui attendait le 19e tour pour placer une attaque imparable sur Abe et s’emparer des commandes. Seul au monde, irrésistible, Rossi abattait enfin son véritable jeu et, en l’espace de deux tours, reléguait Abe au rang de lointain souvenir, le Nippon accusant d’un coup trois secondes de retard ! Tranquille, le protégé de Doohan s’enfuyait vers sa troisième victoire de la saison et devenait le premier pilote de l’histoire à s’imposer à Jerez dans les trois catégories !

Julien Lamotte ( www.sport24.com )